Quand le monde arrêtera de se chatouiller les poils du nombril.

Différences inter et intra-culturelles.
Se jurer de ne jamais arrêter de parler et de peindre la misère*, de la traquer et d'en souffrir, n'est pas la devise d'un homme qui se veut porteur des fardeaux du monde.
Franchement, au point où on en est..
Alors comment ne pas sombrer dans un état où l'on goberait volontiers les plus défaitistes et les plus sombrement connes des théories du chaos?
Comment faire rejaillir de cet aveuglement général, de cette poésie du désespoir, de ce récit d'individualisme, de cette peur bleue de l'autre, de ce tas de merde qu'est la clairvoyance, comment faire ressortir de tout ceci un être humain capable de changer ne serait-ce qu'une chose?

S'il y a une chose que l'on doit vénérer avant nos dieux qu'on n'arrête pas de baiser (tromper son dieu est le vrai blasphème), c'est l'expérience.
Les mots, les discours, les écrits, les musiques peuvent manipuler les esprits.. pauvres d'expérience. Nul n'est aussi puissant que celui qui possède sa part de cette richesse éternelle qu'est l'expérience.

Juger autrui, insulter, traiter de tous les noms, s'opposer sans jamais aimer ce à quoi l'on s'oppose, s'accrocher à une idée piquée au pif ou dans le générique sordide d'une émission de télé; les vainqueurs réécrivent l'histoire, ayez la vôtre.

Pourquoi aimer ses faiblesses? j'irai jusqu'à aimer mes faiblesses pour en déceler le sens, la véritable cause, les traits qui feraient qu'un tel tort me soit plus que jamais visible et palpable. Je chatouillerai mes faiblesses, les provoquerai afin qu'elles passent en action, je serais du mieux que je le peux en observateur, et je convoquerai le cas échéant un comité d'enquête indépendant. Je ne haïrai pas ma situation, ça serait tellement stupide de laisser passer la seule chose qui puisse me mettre en état de prêt à avancer.
Voir les différences qui arrangent : y'en a marre de tels discours qui ne font que perpétuer un faux sentiment d'être la brebis dévorée et remâchée par les mêmes loups.

Faire la révolution?
Comprendre le sens d'une révolution en serait une.

Pour être plus "local", cesser de faire du mal autour de lui serait notre révolution.

Avec le sourir s'il vous plait.

Nombril du Monde
Vanarsky 2001

*: "Mes amis, retenez ceci, il n'y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs." Victor Hugo.